mercredi 4 juillet 2012

L'omnicrise, épilogue

La semaine dernière, c'était le gala de fin d'année à mon école de tourisme, au cours de laquelle l'on donne les diplômes à nos têtes blondes chéries. Ambiance costard cravate et robe de soirée donc. Le directeur prend la parole et nous livre un discours churchillien sur les larmes et la sueur en temps de crise, le travail, la volonté et le onvatoussensortirensemble. La responsable des licences parle à son tour et s'essaie à l'humour (sans trop de bonheur), en évoquant cette dernière année bizarre où il a été tellement question d'une certaine cousine, jeu de mot entre prima (=cousine) et prima de riesgo (=différentiel avec le bond allemand). Puis c'est finalement le tour de la responsable des BTS, qui termine avec une note optimiste, car si il y a un truc qui marche en Espagne, c'est bien le secteur du tourisme, tiens, merci l'Egypte et la Tunisie d'être tellement dans la merde, la saison estivale vient de s'ouvrir chez nous avec 100 000 chômeurs en moins.

La semaine dernière, par ailleurs, ma colloque, épuisée par les difficultés techniques du streaming underground post fermeture de Megaupload, s'est inscrite sur la plateforme payante Filmin. On explore un peu le site et oh, surprise, c'est trop hasbeen de cataloguer les films en comédie ou aventure. Désormais, le menu déroulant s'ouvre sur "comprendre la crise" puis "oublier la crise"...

La semaine prochaine, enfin, c'est le festival FIRE ! de cinéma gay et lesbien. Le teaser, que je déconseille aux âmes sensibles, met en scène un couple dont les ébats passionnés sont interrompus par un aveu : un des gars vient de se faire licencier, venant grossir les rangs de 5 millions de chômeurs :


Le titre, estafa (= arnaque) fait d'ailleurs référence au célèbre "No es crisis, es estafa" des indignés...

Or quoi d'a priori plus éloigné des soucis de la crise qu'un festival de films LGBT? Mais dans l'Espagne d'aujourd'hui, à part le sacro saint foot, tout est suceptible de frivolité face à la crise, et ne peut donc que se justifier en fonction de cette dernière, ne serait-ce que comme nécessaire et salutaire exhutoire.

L'omnicrise quoi...