Hollande avait l'air lui-même surpris par son audace. Et même un peu paniqué. Du coup il a bafouillé, s’est emmêlé les pinceaux avec les gros chiffres. Je ne lui jette pas la pierre. Au delà d'un certain montant tout devient virtuel. D'ailleurs, il faudrait quantifier ce seuil de virtualisation des sommes... Si on se penche sur la question, je sais qu'on va nous dire que c'est relatif et complexe mais ça m'intéresserait d'avoir une moyenne. Bref. Un million par mois, ça me semblait, en effet, beaucoup mais ça ne me choquait même pas. On entend tellement de choses, ma bonne dame. Puis il a rectifié. Ce sera donc un million par an. Je vois à peine la différence. Je suis un peu con? Peut-être mais ça ne me parle pas, c'est ça que je veux dire.
Et le chiffre de 75%? J'avais compris qu'on prenait 75% sur l'ensemble mais on m'a expliqué que c'était 75% de ce qui dépassait ledit million et que finalement ils s'en sortaient bien, les riches. Comme je ne suis pas un spécialiste, je le crois volontiers et, les calculs faits, il me semble que je pourrais, moi qui ne gagne pas tant, m'en contenter largement. Oui bon, moi je ne les mérite pas ces sommes, alors qu'eux les méritent. Surtout les footballeurs. Vous comprenez, carrière courte, efforts inhumains, espoir pour plein de gens. Je comprends. Ils donnent du rêve à des tas de pauvres. De l'évasion (sans jeu de mots) après une semaine à trimer ou à se morfondre dans la morosité grise d'une cité quelconque à attendre que la croissance reprenne. Ils représentent aussi le rêve de familles entières qui se persuadent que leur rejeton sera Zidane ou ne sera pas. L’ascenseur social, voilà ce qu'ils incarnent. Donc les taxer, c'est pas juste. Ce sont d'anciens pauvres. Même multi-milliardaires, on les considèrera toujours comme des prolos. Regardez l'équipe de France en Afrique du Sud. D'accord, pas bon exemple. C'est le seul moment où personne n'a pensé qu'ils méritaient leur fric. La plupart du temps on nous vend qu'ils se sont enrichis par leur talent. Partis de rien. Ce sont des exemples. Des exemples certes, mais quand je vois ce que gagne Ribéry...
Et puis vous voulez quoi à la fin? Que le championnat français ressemble à la D2 de l'Azerbaïdjan? Non, bien sûr, personne ne veut ça. Tas de gens, si vous voulez que Marseille remporte un jour la Champions League et vous rende fiers de votre ville et de votre pays, laissez les riches s'enrichir tranquilles. Si vous les emmerdez, vous resterez entre losers dans un pays de losers. Ils vont se barrer. T'as compris où est ton intérêt maintenant? Et les autres millionnaires? Pareil ils vont se barrer avec leurs millions et ils te laisseront pauvre dans un pays de pauvres. Impudiques, amoraux... mais riches. Un pays qui se vide de ses euros est un corps qui se vide de son sang. T'as compris la métaphore?
L’hémorragie, déjà commencée va se poursuivre. Le corps exsangue de la France sera jeté en pâture aux vautours de la finance et s'en sera terminé de nous et de notre modèle. Le corps, vieille rengaine. Déjà sur l'Aventin, Menenius Agrippa empapaoutait la plèbe en colère en lui faisant le coup du corps social. La Fontaine a immortalisé cette fable des membres et de l'estomac. Depuis la fable a été affinée. Messire Gaster est devenu le sang. Le sang qui circule, qui irrigue et qui fait vivre le corps. Moins passif, en apparence, moins gourmand. La réalité reste la même. Et surtout le sang c'est plus vivant et plus précieux qu'une brique, vous en conviendrez... La plèbe a l'époque a écouté et, nous dit la légende, s'est laissé convaincre. L'Histoire, elle, nous raconte qu'ils ne sont pas descendus de leur colline pour des prunes et qu'ils ont arraché des concessions énormes et que le rapport de force a été durablement installé avec les patriciens. Les Anciens s'y connaissaient en matière de rhétorique et ne se laissaient pas embringuer par la première image venue.
Cette métaphore sanguinolente contraste aussi avec la métaphore classique du mur. La résistance des riches à cracher leur magot était appelée "mur de l'argent". Le passage du mur au sang n'est pas neutre et on comprend aisément que le glissement sémantique a été bien pesé. Le mur c'est un obstacle, infranchissable, dur et intangible comme le Réel. La liberté, la marge de manœuvre, à quoi se réduit-elle entre quatre murs? On peut répondre qu'on a toujours la liberté de se fracasser le crâne contre le mur mais on voit vite la faiblesse de l'argument. Et le P.S en a pris son parti en 1983.
Peut-être, d'ailleurs, que les deux images ne sont que des points de vue contradictoires. Là où la gauche voit un obstacle, la droite voit une denrée vitale qu'il faut préserver. Toujours est-il que si c'est l'image de l'hémorragie qui s'impose aujourd'hui, cela veut dire qu'on a merdé quelque part et qu'idéologiquement on a été dominé. L'économie c'est pas sorcier hein... Moi aussi j'ai joué à Sim City... J'ai même trouvé le moyen d'opérer une révolution fiscale et tout ça sans bouger de chez moi.
Et le chiffre de 75%? J'avais compris qu'on prenait 75% sur l'ensemble mais on m'a expliqué que c'était 75% de ce qui dépassait ledit million et que finalement ils s'en sortaient bien, les riches. Comme je ne suis pas un spécialiste, je le crois volontiers et, les calculs faits, il me semble que je pourrais, moi qui ne gagne pas tant, m'en contenter largement. Oui bon, moi je ne les mérite pas ces sommes, alors qu'eux les méritent. Surtout les footballeurs. Vous comprenez, carrière courte, efforts inhumains, espoir pour plein de gens. Je comprends. Ils donnent du rêve à des tas de pauvres. De l'évasion (sans jeu de mots) après une semaine à trimer ou à se morfondre dans la morosité grise d'une cité quelconque à attendre que la croissance reprenne. Ils représentent aussi le rêve de familles entières qui se persuadent que leur rejeton sera Zidane ou ne sera pas. L’ascenseur social, voilà ce qu'ils incarnent. Donc les taxer, c'est pas juste. Ce sont d'anciens pauvres. Même multi-milliardaires, on les considèrera toujours comme des prolos. Regardez l'équipe de France en Afrique du Sud. D'accord, pas bon exemple. C'est le seul moment où personne n'a pensé qu'ils méritaient leur fric. La plupart du temps on nous vend qu'ils se sont enrichis par leur talent. Partis de rien. Ce sont des exemples. Des exemples certes, mais quand je vois ce que gagne Ribéry...
Et puis vous voulez quoi à la fin? Que le championnat français ressemble à la D2 de l'Azerbaïdjan? Non, bien sûr, personne ne veut ça. Tas de gens, si vous voulez que Marseille remporte un jour la Champions League et vous rende fiers de votre ville et de votre pays, laissez les riches s'enrichir tranquilles. Si vous les emmerdez, vous resterez entre losers dans un pays de losers. Ils vont se barrer. T'as compris où est ton intérêt maintenant? Et les autres millionnaires? Pareil ils vont se barrer avec leurs millions et ils te laisseront pauvre dans un pays de pauvres. Impudiques, amoraux... mais riches. Un pays qui se vide de ses euros est un corps qui se vide de son sang. T'as compris la métaphore?
L’hémorragie, déjà commencée va se poursuivre. Le corps exsangue de la France sera jeté en pâture aux vautours de la finance et s'en sera terminé de nous et de notre modèle. Le corps, vieille rengaine. Déjà sur l'Aventin, Menenius Agrippa empapaoutait la plèbe en colère en lui faisant le coup du corps social. La Fontaine a immortalisé cette fable des membres et de l'estomac. Depuis la fable a été affinée. Messire Gaster est devenu le sang. Le sang qui circule, qui irrigue et qui fait vivre le corps. Moins passif, en apparence, moins gourmand. La réalité reste la même. Et surtout le sang c'est plus vivant et plus précieux qu'une brique, vous en conviendrez... La plèbe a l'époque a écouté et, nous dit la légende, s'est laissé convaincre. L'Histoire, elle, nous raconte qu'ils ne sont pas descendus de leur colline pour des prunes et qu'ils ont arraché des concessions énormes et que le rapport de force a été durablement installé avec les patriciens. Les Anciens s'y connaissaient en matière de rhétorique et ne se laissaient pas embringuer par la première image venue.
Cette métaphore sanguinolente contraste aussi avec la métaphore classique du mur. La résistance des riches à cracher leur magot était appelée "mur de l'argent". Le passage du mur au sang n'est pas neutre et on comprend aisément que le glissement sémantique a été bien pesé. Le mur c'est un obstacle, infranchissable, dur et intangible comme le Réel. La liberté, la marge de manœuvre, à quoi se réduit-elle entre quatre murs? On peut répondre qu'on a toujours la liberté de se fracasser le crâne contre le mur mais on voit vite la faiblesse de l'argument. Et le P.S en a pris son parti en 1983.
Peut-être, d'ailleurs, que les deux images ne sont que des points de vue contradictoires. Là où la gauche voit un obstacle, la droite voit une denrée vitale qu'il faut préserver. Toujours est-il que si c'est l'image de l'hémorragie qui s'impose aujourd'hui, cela veut dire qu'on a merdé quelque part et qu'idéologiquement on a été dominé. L'économie c'est pas sorcier hein... Moi aussi j'ai joué à Sim City... J'ai même trouvé le moyen d'opérer une révolution fiscale et tout ça sans bouger de chez moi.
4 commentaires:
C'est toujours LA grande affaire ces fameux "riches" qui quitteraient le territoire national avec leurs millions et milliards à la première contrariété...
Au premier jet (l'allusion vous plaira, je suis trop sympa, on peut en être embêté aussi: "Ah be oui, merde...". Puis très vite on réalise que ces gens là se branlent de la France comme de leur premier slip (je la tiens la thématique là...). Prêts à partir pour améliorer encore leur niveau de vie ou je ne sais quoi d'autre...Ils ne créent pas tous du travail et de la richesse utile donc à quoi bon les câliner à ce point? Qu'ils aillent! Mais de grâce, changeons les serrures ensuite, qu'ils ne reviennent pas faire soigner leur cancer ici.
Moi je pensais à purger les mauvaises humeurs et garder le sang. Qu'ils partent en laissant l'oseille, c'est un peu le nôtre aussi quoi. On les a formés, on leur a donné les conditions de leur richesse, quelquefois on les a directement payés ou on a travaillé pour eux donc bon... la propriété de leur richesse est à nuancer.
Sur ce thème là je recommande la lecture de l'interview de l'entraineur de l'équipe de France de handball, CLaude Onesta,toulousain de surcroit, dont la conclusion va dans votre sens.
Ca vous réconcilie avec le monde du sport:
http://www.liberation.fr/politiques/01012393653-onesta-les-impots-cela-ne-tuera-pas-le-foot
Pour dire la vérité, les sportifs sont un faux problème et servent de paravent aux autres. On peut leur donner aisément un statut spécial en considérant la relative brièveté de leur carrière... Leur salaire serait une sorte de cachet et on appliquerait une imposition spéciale sans que cela ne soit perçu comme injuste... Il y ba une grande démagogie à mettre en avant les sportifs en espérant que leur popularité et l'image un peu particulière qu'ils ont dans l'opinion (voir ce que j'en ai dit...) au moment même où les riches ont si mauvaise presse et se comportent comme des connards arrogants et égoïstes.
En gros les sportifs, on s'en branle et le problème n'est même aps là. Et encore une fois c'est un faux lièvre levé pour détourner les regards des super riches avec leurs supers pouvoirs pour chinter les impôts.
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