Quand on écoute, en béotiens, les discours de nos politiques, il y a de quoi être perplexe. Si on ajoute à cela nos journalistes qui ne font pas leur travail, on est carrément largués.
On est perdus pour deux raisons opposées:
Le pire c'est qu'ils le font tous extrêmement bien. Ils se sont entraînés de longues heures. On les imagine prendre des cours. On se les représente faisant des mines devant leur miroir pour éprouver l'efficacité de leurs mimiques. On les voit répétant leurs fiches des heures durant pour maîtriser les gros chiffres et les petits prix des tickets de métro. (D'ailleurs ce serait vraiment génial d'avoir des rush de ces moments off et de compiler sous forme de bêtisier les nombreuses conneries des mauvais élèves.) Bref tout chez eux sent le contrôle, l'étude et l'attitude compassée de l'élève récitant au tableau une fable longuement apprise. Rien n'est fait pour qu'on s'y retrouve.
Si l'on ajoute à cela que le but de chaque candidat est d'aller draguer presque individuellement chaque citoyen pour l'amener à le choisir, on se retrouve dans la position de la jeune jouvencelle trop courtisée et qui ne sait vers lequel de ses soupirants tourner son regard. Et pour ne rien arranger chacun connaît bien vos envies, vos besoins, vos désirs et jure de vous combler.
Du coup, on se fie à l'instinct, quelquefois aux "on dit". Bref on essaie de trouver le plus crédible. Sur quoi fonde-t-on cette "crédibilité"? C'est bien mystérieux. Rarement sur les programmes. Rarement en ayant pensé longuement, par nous-mêmes, le système dans lequel on voudrait vivre. Rarement enfin en ayant fait l'effort de rechercher une information complète et solide. Élections, piège à cons.
Cela m'amène à me demander s'il n'y a pas une crise de conscience politique ou de formation politique. La démocratie, pour qu'elle fonctionne, a besoin de gens "au courant". Des gens suffisamment formés pour comprendre ce qu'on leur raconte ou, mieux, de gens suffisamment au fait pour être capables de prendre part au pouvoir sans avoir à rougir. Quand je parle de formation, je ne parle pas forcément de l'éducation nationale mais de tous les partis, des syndicats, de la société civile. Il ne s'agit pas de discerner des Brevets de Citoyenneté mais de faire en sorte que chacun se sente armé pour choisir, pour comprendre et pour éviter qu'on le roule dans la farine. Au lieu de vouloir rendre l'élection obligatoire, on ferait mieux de rendre ce genre de formation obligatoire ou trouver des incitations, y compris financières, pour pousser les citoyens à être des citoyens accomplis.
Avant (ah! Avant!) l'engagement dans les partis politiques et dans les syndicats permettait au peuple d'être un peu familier avec ce monde étrange. Aujourd'hui tout fout le camp ma bonne Germaine et on se retrouve avec des gens qui confient leur formation politique à TF1. Du coup qu'on ne s'étonne pas. On aura les élections que l'on aura méritées.
C'était ma contribution à la campagne Bayrou-Villepin: une proposition pour une France/République solidaire.
On est perdus pour deux raisons opposées:
- soit ils nous bombardent de chiffres ou de mécanismes, avec lesquels même les économistes les plus savants sont bien emmerdés, pour montrer à quel point ils maîtrisent et à quel point on peut peut leur faire une confiance aveugle.
- soit ils tentent tente de nous amadouer en battant des cils et en tortillant du cul en espérant que cela suffira pour nous persuader.
Le pire c'est qu'ils le font tous extrêmement bien. Ils se sont entraînés de longues heures. On les imagine prendre des cours. On se les représente faisant des mines devant leur miroir pour éprouver l'efficacité de leurs mimiques. On les voit répétant leurs fiches des heures durant pour maîtriser les gros chiffres et les petits prix des tickets de métro. (D'ailleurs ce serait vraiment génial d'avoir des rush de ces moments off et de compiler sous forme de bêtisier les nombreuses conneries des mauvais élèves.) Bref tout chez eux sent le contrôle, l'étude et l'attitude compassée de l'élève récitant au tableau une fable longuement apprise. Rien n'est fait pour qu'on s'y retrouve.
Si l'on ajoute à cela que le but de chaque candidat est d'aller draguer presque individuellement chaque citoyen pour l'amener à le choisir, on se retrouve dans la position de la jeune jouvencelle trop courtisée et qui ne sait vers lequel de ses soupirants tourner son regard. Et pour ne rien arranger chacun connaît bien vos envies, vos besoins, vos désirs et jure de vous combler.
Du coup, on se fie à l'instinct, quelquefois aux "on dit". Bref on essaie de trouver le plus crédible. Sur quoi fonde-t-on cette "crédibilité"? C'est bien mystérieux. Rarement sur les programmes. Rarement en ayant pensé longuement, par nous-mêmes, le système dans lequel on voudrait vivre. Rarement enfin en ayant fait l'effort de rechercher une information complète et solide. Élections, piège à cons.
Cela m'amène à me demander s'il n'y a pas une crise de conscience politique ou de formation politique. La démocratie, pour qu'elle fonctionne, a besoin de gens "au courant". Des gens suffisamment formés pour comprendre ce qu'on leur raconte ou, mieux, de gens suffisamment au fait pour être capables de prendre part au pouvoir sans avoir à rougir. Quand je parle de formation, je ne parle pas forcément de l'éducation nationale mais de tous les partis, des syndicats, de la société civile. Il ne s'agit pas de discerner des Brevets de Citoyenneté mais de faire en sorte que chacun se sente armé pour choisir, pour comprendre et pour éviter qu'on le roule dans la farine. Au lieu de vouloir rendre l'élection obligatoire, on ferait mieux de rendre ce genre de formation obligatoire ou trouver des incitations, y compris financières, pour pousser les citoyens à être des citoyens accomplis.
Avant (ah! Avant!) l'engagement dans les partis politiques et dans les syndicats permettait au peuple d'être un peu familier avec ce monde étrange. Aujourd'hui tout fout le camp ma bonne Germaine et on se retrouve avec des gens qui confient leur formation politique à TF1. Du coup qu'on ne s'étonne pas. On aura les élections que l'on aura méritées.
C'était ma contribution à la campagne Bayrou-Villepin: une proposition pour une France/République solidaire.
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